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1 juin 2008

Stratégies financières des contes de notre enfance

Les contes de fées peuvent se réaliser. Ils peuvent vous arriver — si vous n’y prenez pas garde.

Si vous y réfléchissez, les personnages des contes de fées sont toujours dans le pétrin.

Jack, dans le conte avec le haricot magique, a volé le géant parce qu’il avait vendu la dernière vache de sa famille pour une poignée de graines. Découvrant qu’il n’était pas doué pour les études, il sombra dans la criminalité.

Hanse! et Gretel ont été conduits dans les bois — et les griffes d’une sorcière affamée — par des parents qui avaient trop de bouches à nourrir. Blanche Neige, une jolie princesse vivant à une époque où les titres et l’apparence étaient tout, aurait dû avoir une vie dorée. Mais, hélas, son père mourut sans faire de testament.

Le fait est que les malheurs financiers qui prennent en défaut les personnages de littérature tourmentent toujours les gens aujourd’hui. Les dix leçons de finance que nous enseignent les contes de fées, les fables et la littérature s’avèrent aussi valable que les histoires de nos grand- mères.

 

1. La Cigale et la Fourmi : Anticiper 

Il s’agit d’un conte classique sur la responsabilité. La fourmi travaille tout l’été à stocker de la nourriture. La cigale sautille, gazouille et chante et prend son temps. Mais dans l’hiver, la cigale cherche vigoureusement et en vain — de la nourriture. Elle meurt. La fourmi est confortable et bien nourrie.

Anticiper est la première leçon de la finance personnelle pour deux raisons. Lorsque vous êtes jeunes, vous avez d’avantages de temps et d’opportunités pour gagner de l’argent. Mieux encore, à la différence de la nourriture, l’argent économisée sagement aura tendance à augmenter. Plus la saison est longue, meilleure sera la récolte.

Imaginez; Annie la fourmi, âgée de 25 ans, met 2 000 $/an sur un compte net d’impôt pendant dix ans soit au total 20 000 $. A 35 ans, elle arrête d’épargner.

Chantal la cigale attends d’avoir 40 ans pour mettre 2 000 $/an de côté, mais elle continue de le faire pendant 25 ans, jusqu’à la retraite — soit au total 25 000 $.

Ils perçoivent chacun 8% d’intérêts.

Qui a le plus à 65 ans? La fourmi a deux fois plus que la cigale — 333 441 $ contre 158 504 $, pour être exact.

Comment cela est-il possible?

La fourmi a profité des taux d’intérêts composés. Parce qu’elle a commencé tôt et avait plus de temps pour le faire, cela n’était que plus facile.

 

2. Le Lièvre et la Tortue : Enrichissez- vous lentement 

 

Vous pensez que vous êtes suffisamment agile pour «prévoir» les marchés financiers — acheter au plus bas et vendre au plus haut ? Si vous l’êtes, vous êtes l’exception plutôt que la règle. Même les plus performants ne gagnent que 10% de plus que ce qu’ils perdent.

La plupart des gens obtiennent plus tout simplement en programmant des investissements réguliers. En langage financier, la stratégie de la tortue s’appelle le « dollar cost averaging » c’est-à-dire pondérer la moyenne.

Vous investissez le même montant chaque mois — qu’il pleuve, qu’il fasse beau, que le marché monte ou descende. Quand les marchés montent, vous achetez moins pour le même montant. Quand ils baissent, vous en achetez plus.

Quoi qu’il arrive, vous vous rapprochez de la ligne d’arrivée.

Vous connaîtrez rarement un de ces gains rapides dont on peut se vanter. Mais personne ne vous surprendra à faire un petit somme pendant que le marché bouge.

Et maintenant que tout est dit, vous préférez gagner ou vous vanter ?

 

3. Pierrette et le pot au lait : La diversification paie

 

Certaines personnes préfèrent jouer la sécurité. Elles gardent leur argent sur un compte bancaire comme cela elles ne risquent pas de perdre leur capital.

Mais mettre tout votre argent en banque engendre des risques également. Au lieu d’avoir un risque en capital — la possibilité de voir votre investissement diminuer — vous avez un risque d’inflation qui peut éroder votre capital plus vite que les intérêts ne peuvent l’augmenter.

Les investisseurs avisés répartissent leur argent sur plusieurs supports, une partie en liquidités, une partie en actions, une autre en obligations, et peut être une partie en fonds communs.

Tirez des leçons de la fable d’Esope, Pierrette et le pot au lait, qui transportait un pot de lait en équilibre sur sa tête tout en allant au marché. Pierrette s’imaginait acheter une poule avec les bénéfices et vendre des oeufs pour acquérir une nouvelle robe qui rendrait sa copine jalouse.

« Mais je m’en fiche », se dit Pierrette, « Je n’ai qu’a la regarder et secouer la tête comme ça. » Le pot de lait vola par terre.

Si Pierrette avait divisé son lait en trois pots, en portant un sur la tête et un à chaque bras, elle aurait un poulailler aujourd’hui.

 

4. Le joueur de flûte : Payer pour avoir de l’aide si vous en avez besoin

 

Quelque part, bien profond, il y a un fond d’avarice. C’est la petite voix qui nous dit de ne pas payer pour quelque chose que vous pouvez vous procurer gratuitement.

Cependant, dans le domaine financier, les services qui apparaissent gratuits souvent ne le sont pas.

Par exemple, vous ne payez pas l’agent de change et les frais de chargement. Pourtant le courtier gagne de l’argent s’il vous persuade d’investir. Les assureurs, qui passent des heures à vous expliquer à quel point vous avez besoin de prévoyance, gagnent aussi des commissions — plus votre police est élevée, plus ils gagnent.

Si vous n’avez pas besoin de conseils, bien sûr, c’est stupide de vouloir en acheter. Mais si vous insistez à avoir des conseils gratuits, vous pouvez perdre plus de capital que vous n’en auriez dépensé en honoraires.

Demandez simplement aux habitants d’Hammelin. Ils ont escroqué le joueur de flûte des 1000 guilders qu’il avait gagné en repoussant tous les rats de la ville, alors il leur prit quelque chose qui a plus de valeur — leurs enfants.

 

5. Le Petit Chaperon Rouge : Faîtes attention aux loups

 

Qui ne se laisserait pas abuser par quelqu’un avec une voix douce et un joli sourire ? Surtout s’il dit : « Je connais ta grand-mère. Elle aime les fleurs... »

Les loups d’aujourd’hui sont des arnaqueurs qui utilisent juste assez de vérité et de familiarité pour vous faire baisser votre garde, vous faisant poser moins de questions et évaluer la proposition avec moins de scepticisme.

En conséquence, la fraude par affinité — escroquerie dans laquelle un membre d’un groupe professionnel, religieux ou éducatif tente de convertir les autres membres — fait partie des crimes financiers en plus forte augmentation, disent les experts. Tout ce que l’escroc a à dire aux victimes, c’est que leurs amis investissent, et « tout le monde tombe comme des dominos », raconte Sharon Fox, directeur adjoint de la sécurité de la « Arizona Corporation Commission ».

La plupart du temps, au moment où l’escroquerie est découverte, son acteur s’est envolé. Tout ce qui reste aux misérables victimes, c’est de la compagnie.

 

6. La soupe de pierres : La leçon des fonds communs.

 

Lorsque Peg Downey, conseiller financier certifié à Silver Spring, essaie d’expliquer les bénéfices des fonds communs, elle raconte l’histoire de la soupe de pierre.

Trois soldats revenant de la guerre approchent d’une ville. Les voyant arriver, les habitants cachèrent leurs provisions et disent qu’ils n’ont rien à partager.

Pas de quoi s’inquiéter, dit le soldat le plus rusé. Ils ont appris à faire de la soupe avec rien d’autre que des cailloux, disent- ils. Une marmite est installée sur la place du village et les villageois regardent avec respect.

« Hum », dit le soldat en regardant les pierres, « je peux la faire avec un peu de sel et de poivre ». Un villageois court en chercher.

« Des pierres comme celles là font de la bonne soupe, mais ça serait encore meilleur avec quelques carottes ». Une autre contribution. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils y aient rajouté du chou, du lait, de l’orge, du boeuf et des pommes de terre.

A la fin, toute la ville eut un excellent repas : Et chacun n’y avait que faiblement contribué.

Les fonds communs, fonctionnent un peu comme cela, dit Downey. Les soldats sont comme les gestionnaires de fonds communs, connaissant quels ingrédients ajouter. Les villageois sont les investisseurs, chacun contribue un peu et ressort avec un résultat qui apparaît plus grand que la somme de ses parties.

Le seul problème, dit-elle, est de trouver un gestionnaire de fonds qui connaisse le recette.

 

7. Le Marchand de Venise : Mettez les termes d’un emprunt par écrit

 

Pour ceux qui n’ont jamais pu lire du Shakespeare, le Marchand de Venise est l’histoire d’un emprunt qui tourne au vinaigre. Il apporte des avertissements aussi bien aux emprunteurs qu’aux prêteurs.

Shylock prête de l’argent à Antonio; s’il ne peut pas payer au moment prévu, Shyllock peut prendre une livre de chair d’Antonio. Bien sur, Antonio ne peut pas rembourser à temps. Finalement, touchée par l’amour, Portia, évite le jour dit en remarquant que l’accord ne mentionne pas le sang. Prenez la chair, dit-elle, mais si vous prenez une goutte de sang en faisant cela, nous vous poursuivrons en justice et vous perdrez tout ce que vous avez.

La morale demeure : que vous soyez prêteur ou emprunteur, préparez-vous au pire et écrivez tous les termes du contrat.

Cela n’est pas moins important si le prêt est réalisé entre parents ou amis. Un contrat écrit est d’une aide inestimable si vous avez besoin de forcer la mémoire de quelqu’un ou si vous voulez faire une action en justice. Et si vous devez déduire votre dette de votre déclaration de revenu, il vous faut un document.

 

8. Hansel et Gretel : La douceur est dans les détails

 

De nos jours, les comptes rémunérés ressemblent à la maison de la sorcière qui est faite en sucre. Les appels sont doux : faible taux d’intérêt, pas de frais annuel. Et plein de délicieux extras.

Mais, avant de croquer, vérifiez ce qu’il y a à l’intérieur. Avec les comptes rémunérés, c’est généralement écrit en petit au dos, sous la rubrique « mention importante ».

Trop souvent, on peut lire que le taux d’intérêt proposé est seulement transitoire et va diminuer dans six mois ou moins ; que vous ne bénéficiez du taux annoncé que si votre compte comporte un capital minimum ; que les retraits en espèces coûtent plus et qu’il y a des pénalités et des frais et que l’augmentation des charges d’intérêts peut vous faire boire la tasse si vous avez un paiement de retard ou deux.

La bonne nouvelle c’est que comme avec la sorcière qui a dit à Hansel qu’elle allait l’engraisser pour le manger, les comptes rémunérés annoncent clairement leurs intentions.

« L’information est là, même si c’est écrit en petit au dos du document », dit Michael Heffer, membre du Consumer Action de san Francisco, « Cherchez-la ».

 

9. Cendrillon : La nécessité d’organiser sa succession

 

Ce qui est arrivé à cendrillon est une honte, se plaignent les avocats. Elle était la fille chérie d’un riche gentleman. De son vivant, elle ne manquait de rien. Mais il n’a pas écrit de testament. Finalement, elle était laissée à la merci de sa méchante belle-famille.

En réalité, peu de personnes meurent de manière « prévue ». Comme dans le conte, la plupart des morts sont « violentes », « soudaines » ou « inattendues ». L’histoire de cendrillon se propage parce qu’environ 70% des américains meurent sans faire de testament, estiment les avocats.

Si vous avez des enfants prenez vos dispositions, faites-le sans attendre.

 

10. L’avare et son or : Profitez de votre argent

 

C’est merveilleux d’épargner.

Mais souvenez-vous que l’argent n’est qu’un moyen et non une fin en soi. La finalité devrait être de rendre votre vie plus sure et plus appréciable.

Certaines personnes sont si prisonnières de leur sécurité financière qu’elles en oublient de s’amuser — même lorsqu’elles peuvent se le permettre, dit Edward O’Hara, conseiller financier certifié de Silver Spring. Cela fait échouer l’objectif d’avoir épargné dans un premier temps.

« Il y a un point que je mets toujours en avant, c’est que vous ne pouvez pas seulement regarder les chiffres. Vous devez aussi penser à votre bonheur présent », dit O’Hara. « J’ai des clients retraités qui ont 2 millions de dollars... Ils sont venus me voir et m’ont dit "je n’arrive pas à croire à quel point j’apprécie la vie maintenant que je sais que je peux dépenser une partie de mon argent."»

Même dans des cas moins extrêmes, cependant, chacun devrait prendre en compte ses désirs actuels au moment de décider ce qu’il convient d’épargner et de dépenser, dit Downey.

L’alternative ? « L’avare et son or », une autre des fables d’Esope.

Cet avare économisa chaque sou et enterra son or dans son jardin. Une fois par semaine, il déterrait son trésor juste pour l’admirer et se réjouir. Quand un voleur lui déroba son or, il se tirait les cheveux en hurlant si fort que les voisins vinrent voir ce qui s’était passé.

Maintenant qu’il avait disparu, l’avare parla à ses voisins de son trésor. « Vous ne vous en êtes jamais servi ? », demanda l’un, « Non », répondit-il. « Je venais seulement l’admirer ». « Et bien dans ce cas, continuez de regarder le trou », lui dit un voisin, « cela vous fera autant de bien ».

Ainsi mes enfants, les gens prirent les contes au sérieux et leurs finances rentrèrent dans l’ordre.
Et ils vécurent longtemps et dans le bonheur.

Par Kathy M. Kristof, publié dans le Los Angeles Times

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